Il y a des situations dans lesquelles il faut apprécier au mieux l'adéquation de ses capacités avec la réalité du terrain. Samir en a fait les frais et Cyril a failli l'imiter... A l'occasion d'une de nos sempiternelles sorties descentes, nous sommes allés du côté de l'avenue du Chater, non loin de chez Olivier. Puisqu'il faut toujours partager les responsabilités, je tiens à dire que c'est ce même Olivier qui nous avait montré le coin et ses multiples descentes.

Il faisait froid. Normal, nous étions en hiver.

Il faisait nuit. Normal, nous étions la nuit.

Les premières descentes se sont passées sans encombres : chemin des Razes, rue Taffignon etc... La chaussée était un peu glissante mais tout se passait bien. Je prenais le volant, c'était mon tour, et je proposais aux deux zouaves m'accompagnant de leur montrer la montée des Roches, une descente pour les p'tits gars qui n'en veulent qu'Olivier m'avait montrée à l'occasion d'un "samedi démollition". Mes compagnons n'objectant nullement à mon idée, nous nous dirigions vers cette fameuse descente.

Elle était dans le bon sens. J'entends par là que nous l'avons d'abord repérée en voiture car nous venions du bas. Malgré le peu d'éclairage, elle paraissait brillante, trahissant la présence d'une fine couche de liquide aqueux. Toutefois cette donnée et mes mises en garde ne suffirent pas à dissuader mes zouaves. Arrivé en haut, j'opérais un magnifique demi-tour et les déposais. Samir partit comme une bombe suivi d'un Cyril plus hésitant mais néanmoins téméraire. Le temps de repartir de ma place, je les rejoignais au virage suivant, Samir allongé sur le trottoir et Cyril s'enquérant de son état de santé.

Je vous laisse seuls juges, les auriez-vous suivis sachant que les paramètres suivants s'offraient à vous : descente à plus de 10%, adhérence proche de 0, virage à 90°. Vous pouvez les prendre dans le sens où vous voulez, dès que vous en éliminez un seul, rien qu'un seul, ça passe !

Samir a frappé très fort ce soir là : il a réussi à se manger un malheureux panneau de signalisation passant par là. Pas un gros en plus, un tout petit, sa maman ne devait pas être bien loin de là... Bébé panneau a laissé un joli souvenir à Samir : un épanchement de synovie et un mois d'arrêt de toute activité sportive.

Cyril, quant à lui, a eu le temps de se coucher pour éviter le mur. Ah ! Ai-je oublié de dire qu'il y avait un mur dans ce virage ? Léger détail ayant son importance... Il m'a juste salopé une paire de gants que je lui avait prêté car cet abruti fait un peu trop souvent des descentes sans protections.

Franchement, quelle bande d'abrutis !...