Anecdote 16

Huit ça suffit

Messimy, frontière de la charpenterie vers laquelle voyagea notre petit groupe. Sa mission: Hisser de nouveaux caissons étranges, découvrir de nouvelles descentes, d'autres routes, et au mépris du danger, reculer l'impossible (les passionnés de série se reconnaîtront). Messimy, c'est le nom de ce patelin où Olivier a eu l'idée saugrenue de rénover une maison pour y loger sa petite famille. La frontière de la charpenterie, Olivier l'a rencontrée sur son futur toit.

La future maison d'Olivier à Messimy
(en cours de rénovation...)

Ce fameux toit est composé de ce que l'on appelle des caissons "trilattes" (©, ®, ™ et tout ce que vous voulez derrière). Pour simplifier, il s'agit de pièces d'un seul tenant que l'on pose sur la charpente de la toiture et qui contiennent une sorte de mousse expansée isolante. Le tout pesant aux alentours de 200 Kg pour une longueur d'environ 7 m. Pour poser un seul de ces caissons, il a fallu une journée au charpentier aidé de son ouvrier et de deux paires de bras supplémentaires (celle d'Olivier et la mienne). Autant dire que le toit était loin d'être fini posé.

Afin d'accélérer le mouvement, Olivier avait décidé de poser quatre caissons ce week-end au-dessus de la cuisine. Il fallait donc quelques paires de bras supplémentaires. La mienne était déjà sur place, il ne restait plus qu'à trouver les autres. Pour appâter le chalant, Olivier sortit un atout de sa manche : les descentes de sa région. La veille, il m'avait alléché en m'emmenant en voiture visiter la descente de Saint Martin en Haut. Les coups de fil passés, nous nous étions assurés la présence de Elise, Lionel, Jérôme, Cédric, Thibault et Cyril. En comptant Olivier et moi, nous arrivions à huit paires de bras.

35 minutes ! C'est le temps qu'il nous a fallu pour placer quatre caissons sur la cuisine... et encore, sans nous presser. Cette formalité remplie, nous partîmes pour les descentes. Les deux premières nous permirent de nous mettre en jambe. Olivier nous emmena tous dans son Berlingot : deux à l'avant, quatre derrière et deux dans le coffre... Heureusement, ces descentes n'étaient pas situées très haut. Nous commençâmes donc par une petite descente avec deux épingles. Cédric et Thibault débutaient dans les descentes. Mais Thibault semblaient éprouver plus de difficultés que son homologue.

La deuxième descente (Praqueminot) me permit, fait rare, de mettre un vent à Lionel, Jérôme et Cyril. Il faut dire que nous étions un peu partis comme des tarés. Cédric suivait ce petit trio. Quant à Thibault, il se mangea le talus dans l'avant-dernier virage sans trop de bobos. Olivier avait apporté un appareil photo numérique qu'il s'était empressé de confier à Elise pour quelques clichés mais ce rigolo avait oublié de le recharger. Résultat : ma plus belle grimace ne connaîtra pas la postérité (seule la photo ci-dessous a pu être récupérée...).

Frédéric, Jérôme, Lionel et Cyril (c'est un faux-plat...)

Thibault décida donc d'arrêter les frais pour la journée. Mais nous faisions quand même route vers Saint Martin en Haut. Durant la montée, nous étudiâmes l'état de la route. Les précédentes pluies avaient laissé quelques traces d'humidité tantôt bénignes, tantôt inquiétantes. Arrivés en haut, nous partîmes quand même Lionel, Jérôme, Cyril, Cédric et moi. Nos inquiétudes quant à l'humidité s'envolèrent très vite. Les courbes étaient suffisamment grandes pour nous permettre de conserver une bonne adhérence sur sol mouillé. Je réitérai d'ailleurs mon exploit en grillant mes alcooliques de quelques 400 m. Il faut dire que mon poids et de bonne cuisses s'employaient à me rendre la tâche plus aisée.

Arrivés en bas, ils avaient sensiblement réduit l'écart. Lionel m'expliqua illico qu'avec 3 Km de plus, ils m'auraient largué car ils s'étaient mis en petit train et avaient commencé à pomper. Ce à quoi je rétorquais qu'après 8,5 Km je doutai fortement qu'ils eussent pu tenir. Cyril et moi étions d'avis de recommencer tant nous nous étions amusés. Olivier nous proposa à la place de faire Yzeron-Thurins. Nous nous rangeâmes à l'avis général et nous remontâmes en voiture.

Empruntant l'une des routes les plus sinueuses de la région, nous arrivâmes au col d'Yzeron. Le macadam ne nous plaisait guère mais l'équipée sauvage était lancée. Il est vrai qu'effectivement le macadam ne s'avérait pas des plus confortables mais l'attrait des virages et des enchainements de virages était le plus fort. J'avoue, je suis resté un peu en retrait par rapport à Cyril et Jérôme. Cyril avait ouvert les hostilités. Jérôme l'avait immédiatement suivi et Lionel n'avait pas encore réagi qu'il ne lui était plus possible de rattraper les compères. Il est évident que la prochaine fois il leur sera moins facile de me distancer.

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, le moment était venu de rentrer. Faute de combattants et de conducteur pour rentrer toutes les voitures au bercail, il ne restait plus que Lionel, Cédric et moi pour descendre les Esses de Chaponost. Pour la petite histoire, hormis Cyril et moi qui étions en quatre roues, tous nos autres comparses étaient équipés de platines cinq roues.