Anecdote 35

Mythique Session Freeride

On sort un peu de Lyon pour cette anecdote : direction la Suisse ! J'aime bien les descentes (si si !) et, en me baladant sur le net, j'étais tombé sur l'annonce faite par un certain Yvon L. sur son site (http://www.yl-roller.ch) d'une "Mythique Session Freeride". Cool, me disais-je ! Je n'aime pas trop les contests d'une part parce que je n'ai pas le niveau et ensuite parce que je n'aime pas les concours en règle générale. Dans ce cas-là, pas de classement, pas de titre, juste des fous de descentes partis pour un week-end d'usure prononcée des roues. Il fallait juste amener 20 € pour la bouffe de base, le remonte-pente et un joli bracelet rose ou mauve, je ne sais pas trop (daltonisme oblige).

J'avais essayé de motiver les quelques zouaves habitués de mes sorties nocturnes mais aucun n'était disponible pour ce week-end. Fortunato S. se proposait de m'accompagner. Ne pratiquant pas la descente, il ne dédaigne pas se plonger dans cet univers de doux-dingues car il est très curieux de nature. Nous sommes partis samedi matin vers 7 heures de Lyon. Malgré les conseils alarmistes de Bison Fûté, nous n'avons rencontré aucun bouchon, l'asphalt était complètement dégagé même à la frontière suisse, ce que ne pouvaient pas dire les automobilistes roulant en sens inverse.

Pour ma première visite, j'apprenais que les autoroutes suisses étaient payantes à l'année. Pour 40 francs suisses, j'ai eu droit à un joli macaron de plus sur mon pare-brise qui indiquera à la maréechaussée du pays que je suis en règle jusqu'à la fin de cette année. J'y retournerais sûrement vu que Genêve n'est pas très loin de Lyon (environ 2 heures).

Je suis parti l'esprit dégagé, sans souci... et sans la carte qu'avait envoyé Yvon L. aux participants. Je savais quand même quelle sortie d'autoroute il fallait prendre. Première appréhension : dit monsieur, le sol n'est pas très sec... Arrivé dans les petits patelins, je cherchais notre point de chute. Nous avons emprunté la route verte et c'est comme ça que nous nous sommes retrouvés tout en haut (au point A). Toute la route était nickel avec d'excellentes courbes et une bonne pente. Ne voyant personne, nous sommes redescendus et nous avons emprunté la descente rouge sur laquelle nous avons rejoint les premiers descendeurs aux environs du point C. La carte ci-dessous permet d'éclaircir ces quelques propos :

Légende

A Départ de la descente complète
B Départ de la petite descente
C Caméra vidéo 1
D Caméra vidéo 3
E Caméra vidéo 2
F Campement

  Remonte-pente
  Piste
  Retour sans remonte-pente

Note : il s'agit d'une route privée, la police Suisse n'ayant pas à y faire la circulation, nous avons été tranquilles. Elle a été refaite il y a 4 ans et est en excellent état.

Yvon L. conduisait un mini-bus de 12 places qui faisait office de remonte-pente. Enfin, quand je dis "conduisait"... je suis encore surpris de la tenue de route du bus ! Yvon L., impassible au volant, les lunettes de soleil en guise de coiffe et les écouteurs débranchés connaissait la route comme sa poche.

Nous les avons quittés au point D pour aller directement nous poser à l'étang (point F). Les tentes étaient déjà plantées, les bâches tendues entre les arbres et le feu allumé. L'eau de l'étang était limpide, peu profonde mais malheureusement trop froide pour espérer s'y baigner. J'apprenais que les lyonnais devaient venir dans la soirée. Il s'agissait de Frédéric S., Nordine K., Lionel C. et Christian G. Ne roulant pas avec eux, je n'étais pas au courant. Côté femmes, il n'y avait que Susan T. qui roulait, l'autre descendeuse présente ne pouvant pas s'adonner à ces joies-là pour cause de santé.

Peu de temps après être arrivé, je chaussais les rollers pour faire ma première descente. Je pressentais déjà la prestation de piètre qualité. Et j'avais tort ! Elle était carrément lamentable ;-) J'ai jamais vraiment descendu sur route mouillée et les slides, magic et consorts ne sont pas de mon ressort. Et bien croyez-moi, le freinage en T sur plusieurs kilomètres, ça travaille sacrément. Mais j'étais fier, j'avais respecté le règlement à la lettre :

Mettre tes protections Gants, coudes, genoux, casque, jean's renforcé, j'étais paré. Mais les gens étaient tous sympas et prêts à prêter n'importe quelle protection. Ça fait chaud au coeur d'être bien accueilli
Gérer ta vitesse en toutes circonstances J'arrêtais pas de freiner... je n'ai d'ailleurs pas usé un seul millimètre de gomme
Rester courtois avec les autres usagers de la route Personne, ça facilite les choses, je me serais mal vu soulever mon casque pour saluer les piétons ;-)
Ne pas se faire mal ! Ouais !
Les arbres font mal ! Très mal ! Même pas mal !
Les talus sont raides ! Très raides ! Oui, oui j'ai vu
Les glissières sont solides ! Très solides ! Oui, mais la glissière, elle, t'empêche au moins de tomber dans le ravin

Je me suis retrouvé un moment à catcher derrière une voiture en descente (ouah la honte). Un conseil pour ceux qui seraient tentés de m'imiter quand il pleut : ne vous mettez pas derrière les roues de la voiture ou prévoyer un pantalon de rechange. Bon, je me suis arrêté là, les lyonnais qui suivraient assureraient à ma place ;-)

J'avais quand même emporté le caméscope et l'appareil photo dans mes petites affaires. Pour les photos vous patienterez un peu, je n'ai pas encore de labo photo à domicile. Par contre, pour les vidéos, mon PC est équipé en conséquence. Et ça donne les trois vidéos ci-dessous :

Vidéo 1
Attention, ça tourne ! (point C)
1,8 Mo
Vidéo 2
L'arrivée avec chronomètre (point E)
180 Ko
Vidéo 3
Les lyonnais sont arrivés (point D)
330 Ko

Si quelqu'un connaît les prénoms et noms des descendeurs sur ces vidéos, je me ferais un plaisir de les indiquer.

La journée fut très agréable malgré le temps pourri. Les quelques descendeurs présents (je m'exclus) étaient là pour descendre et c'est ce qu'ils ont fait. Et franchement, les magics sur route mouillée, ça a de la gueule ! La toute première vidéo que j'ai voulu faire, la technique m'a laché, à mon grand regret, car on a eu droit à un petit show de magics, parallèles et autres slides sur plusieurs mètres. Mis à part pour la dernière vidéo où il ne pleuvait pas, j'ai passé les autres assis dans le coffre de la Twingo, protégé de la pluie par le haillon. Comme quoi, ça peut servir une Twingo.

Le campement valait le détour à lui seul. Les organisateurs étaient rompus à ce genre d'activité : pelle, bêche, gros scotch, bâches, film de polyanes, cordes, tentes, scies, tronçonneuse... Les bâches de l'armée suisse se montraient efficaces face aux intempéries mais des tranchées devaient être creusées autour du feu et de quelques tentes afin d'éviter l'inondation. De temps en temps nous partions couper du bois mort pour alimenter le feu. Cela m'a permis d'apprécier les talents de Luc L., une tronçonneuse entre les mains. Notez donc dans vos petits carnets : ne pas embêter Luc L. quand il a sa tronçonneuse à porter de main. Certains jeunes pleins d'entrain voulaient apporter leur contribution à l'effort de groupe et s'amusaient à couper des branches à la hache (c'est plus rapide à la scie, m'enfin bon).

La bouffe était impeccable et une grille surplombant les braises extraites du feu attendait les grillades. Le feu permettait également de faire sécher les fringues et les rollers. L'expérience était de mise. Les prévoyants qui roulaient avec coques et chaussons amovibles avaient enveloppé les chaussons dans du plastiques pour limiter la pénétration de l'eau. Bien vu. Je n'ai pas de coques...

Voici une dée intéressante si vous voulez vous faire du camping sauvage dans les bois : le sauna. Les ingrédients sont les suivants :

  • un feu bien chaud
  • des pierres rondes (environ 150 kg empruntés dans une carrière, ça ne revient pas à bien cher ; on évitera bien évidemment le calcaire et le granite) dans ce même feu (attention, elles peuvent éclater)
  • des branchages pour faire une hutte (en forme de dôme)
  • des couvertues à mettre sur la hutte
  • des bâches à mettre sur les couvertures pour l'étanchéité
  • un trou en plein milieu de la hutte pour recueillir les pierres
  • deux bottes de paille éparpillées autour du trou (contre une bouteille de rouge, le paysan du coin vous fera ce plaisir)
  • un peu d'eau et d'eucalyptus

Le reste, je vous laisse le deviner. Pensez évidemment à vous munir d'une pelle pour transporter les pierres.

Frédéric S., Christian G. et Nordine K. sont arrivés dans la soirée suivant quelques temps après Lionel C. qui terminait sa journée plus tard. Pour la petite anecdote, Lionel C. a fait une chute sur le menton (avec quand même la protection) et se l'est ouvert. sur environ 1 cm. 12 points de sutures ont résolu le problème mais lui en poseront d'autres s'il décide de conserver son bouc. Fortunato S. et moi sommes partis plus tard dans la soirée mais il restait encore le lendemain, voire même le surlendemain... Heureusement que je m'en suis rapidement aperçu (juste avant Genêve, j'avais oublié mes roller dans un coin sous la bâche.

Un grand merci aux organisateurs pour l'organisation et l'accueil. Ceux qui n'étaient pas là ont loupé quelque chose, qu'on se le dise !