Anecdote 48

Jamborée 2003

Le Jamborée est un événement comme on n'en voit pas assez souvent. Ici, pas de compétition, pas de guéguerre interdisciplinaire, que de la joie et de la bonne humeur, un cadre exceptionnel et 10 km de pure.descente. J'ai déjà fait une anecdote sur le Jamborée 2002 mais il n'y avait que des photos. Cette année, j'y suis allé, oui ma brave dame.

Ce fut toutefois un parcours du combattant. Créchant actuellement en Normandie (Vernon pour être plus précis et pour ceux qui connaîtraient), j'avais rendez-vous à Rouen le vendredi 18 Juillet 2003 à 15h00. Pour un entretien concernant une formation.Vroum vroum vroum, Vernon-Rouen. Entretien. Vroum vroum vroum Rouen-Paris-Lyon. Arrivée 00h30 à Lyon.

Dodo chez Pierre-Yves M., le temps de déposer chez lui quelques bricoles modéllistiques et de dormir 3 heures tout au plus. Redémarrage de ma Twingo sport 4s, vroum vroum vroum, Lyon-Grenoble-Chamrousse. Pfiou ! (au passage, c'est vraiment des grippe-sous sur cette autoroute).

Le patineur de César, place Tolozan (juste à côté de l'opéra et des Terreaux)
Plan de la station de Chamrousse (1750)

Au sommet, place des Trolles (1), je vois les tentes des organisateurs et me gare sur le côté. Après quelques coups de téléphones dans le vide ("Allo, c'est Fred, vous êtes où les bleus-bites ?"), je me renseigne sur la localisation du camping (2) où les autres m'attendent. Je les retrouve tous en train de petit-déjeuner au milieu de leur campement, en contrebas du camping.

Sympa l'endroit. Le camping n'est pas payant et les douches sont même ouvertes. Des parpaings soutiennent quelques planches autour du feu. Ambiance buccolique garantie. J'en profite pour saluer tout le monde et il y en a : Lionel L., Marie C., Nicolas B., Cyril B., Romuald M., Eric P., Sandra ?., son père, sa mère et sa sœur, Cédric P., Carole ?., Sylvie F. et ses trois enfants, Laurent F., Samir H., Harry P., Yann B., Severine ?., Jérôme A., Patricia H., Yvan N., Katia F., Fabrice N. J'espère que je n'ai oublié personne ! Les tentes sont disposées dans l'espace restant près du feu à l'exception de Cyril B. qui a carrément garé son paquebot dans ce campement.

J'arrive à point car les descentes commencent à 10 heures ce samedi. Et c'est parti pour une journée de folie ! Lionel L. me confie le caméscope numérique de Pierre P.P. pour filmer ce que bon me semble. Il a prévu 6 cassettes d'1heure mais aucune batterie supplémentaire . Ne boudons pas notre plaisir, un caméscope numérique, c'est de la balle . Et me voilà parti avant le départ pour me placer dans un coin afin de filmer des décérébrés sur 10 km de routes montagneuses.

Je profite des quelques minutes de répit pour prendre en main la caméra. Les voilà qui arrivent : caisses à savon, street-luge, long-board, roller. D'autres objets roulants non motorisés et plus hétéroclytes sont également présents : une sorte de vélo sans pédale avec de très gros pneus ou encore un hybride de snowboard sur pneu avec des petites roulettes pour se pencher dans les virages. Le Jamborée compte plus de 300 participants cette année. Les long-board et les street-luges y sont fortement représentées. Fait appréciable, la gente féminine est bien représentée. Non non, pas en tant que spectatrice mais bien en tant que rideuses, ça fait plaisir.

La carte ci-dessous donne une idée des 10 km de descente :

Tracé de la descente

Il s'agit d'un petit bijou : des épingles à gogo, des virages en veux-tu en-voilà, de bonnes lignes droites et une bonne pente !

Filmer des descentes est un exercice peu évident. Autant sur un skate-park il est facile de changer fréquemment de place ou d'angle de vue, autant dans le cas présent, c'est plutôt difficile. Pour des raisons de sécurité, la route n'est ouverte qu'après le passage des voitures balais. En bref, il faut un maximum de descente pour avoir un minimum de plans différents.

Ce premier run terminé, je remonte au point de départ. J'y rencontre une personne intéressée par le long-board et nous décidons de descendre à pied pour aller sur le Luittel (le virage le plus dangereux du Jamborée, indiquée par la pastille jaune sur le tracé ci-dessus). Bien mal nous en a pris. C'est long 10 Km de descente. Il tape fort le soleil. C'est interminable. En plus, mon compagnon d'infortune et moi-même avons toutes les peines du monde à nous situer sur la carte. Tiens, c'est celui-là le Luittel... ah ben non... on ne doit pas encore y être...

Arrivés dans le fameux virage, nous nous installons à l'intérieur, bien à l'ombre. Bonne et agréable surprise, Jérôme A. m'apporte un repas (il est midi passé). Très gentille attention car il faut soif et faim. Nous restons donc là à attendre la prochaine session. Le décor nous prévient déjà des futurs événements. Ce virage est, et de loin, le plus chargé en matelas et bottes de pailles de toute la descente. Plusieurs épaisseurs ont d'ailleurs été prévues. Un brancard est déjà prêt à l'emploi, occupé par un brancardier orphelin car son confrère l'a quitté pour accompagner un blessé...

Je profite du calme ambiant pour poser deux caméras. Mon bon vieux caméscope VHS-C des familles se retrouve en sortie du virage, à l'intérieur, fixe, à filmer constamment les matelas . Je m'installe avec le caméscope numérique sur trépied à l'intérieur même du virage et fait quelques essais pour m'assurer de pouvoir suivre le mouvement. Aucun problème de ce côté-là, il faudra juste que je n'aille pas plus vite que la musique.

Les festivités commencent. Une voiture arrivent sur les chapeaux de roues, fait crisser les pneus et précéde des lugeurs (qui ont, semble-t-il, beaucoup moins de mal à passer ce fameux virage). Toutes les courbes sont envisagés par les descendeurs : de celle qui suit l'intérieur à celle qui manque de finir dans les matelas.

Viens le tour des long-board. Ce sont eux qui souffrent le plus de ce virage. Et ils sont nombreux. Par contre, le style et la vitesse sont au rendez-vous. Passent ensuite les rollers. Grrrr. Tous en groupe. Pas évident d'en avoir un maximum quand on accompagne le mouvement des premiers.

Après ce passage nous descendons jusqu'à l'arrivée, tentant vainement de faire du stop pour qu'une âme charitable nous remonte au point de départ. Ce ne sera pas pour cette fois-ci. Cela me donne l'occasion de filmer l'arrivée. Et; là, je voudrais pousser un coup de gueule : Ohé ! Les rollers ! Pourriez faire une petite connerie quand vous passez devant une caméra ? Je sais pas moi, un méga slide de la mort qui tue, une gamelle, un coucou, un déguisement à la con... Prenez exemple sur les long-board, toujours à faire des trucs devant la caméra. J'espère que vous vous corrigerez la prochaine fois .

Je remonte dans un des bus et retrouve quelques têtes connues. La joie se lit sur leur visage, mêlée à une certaine frustration de ne pas redescendre immédiatement. Il fait chaud. Très chaud. La remontée se fait rapidement car les pilotes de bus ont cessé de caresser le champignon.

En fin d'après-midi, je me dirige vers le camping. Cyril B. décide d'aller prendre une douche. Je lui emboîte le pas, prévenu que les douches les plus proches sont également les plus fraiches. Il n'avait pas menti, l'eau chaude avait été coupée. Les prétendants ne se battaient pas pour y venir. Conclusion : ça réveille fouchtra !

La faim se faisant sentir, Cyril B. propose un Chili à la Grolle. Bonne surprise, le Chili est excellent, les légûmes ne sont pas bouillis et la viande n'est pas dure comme de la semelle. Avec une boisson, les 10 € investis sont bien rentabilisés. Le repas est très agréable, surtout lorsque la nuit tombe et qu'on a toute une vallée pour paysage.

De retour au camping, je m'installe avec les autres autour du feu. Harry P. met l'ambiance, souvent malgré lui. J'aime bien l'ambiance, la nuit, autour d'un feu de camp.

J'installe mon lit de fortune à la belle étoile. Il fait super frais, c'est agréable. Tellement crevé que les rires du feu d'à côté ne me réveillent pas.

Réveillé à 7 heures. Envie de les réveiller en fanfare, histoire de me marrer... mouais, je ne crois pas que l'idée sera du goût de tout le monde. Je me rabats donc sur un déjeuner du côté de la Grolle. J'y retrouve Jérôme M., arrivé en fin d'après-midi la veille. Je ne le connaissais pas si mâtinal. La question posée, il m'explique qu'il n'avait qu'un matelas, un short et un tee-shirt pour dormir. Il se les ai pelées sévères. Ça réveille, paraît-il... Je lui offre le déjeuner et m'enfile une meringue grosse comme ça.

De retour au camping, quelques marmottes ont décidé de pointer le bout de leur nez. Je m'installe pour discuter un peu. Grâce à la gentillesse de Katia F., je vais pouvoir me ridiculiser sur les pentes de Chamrousse. Minervée depuis quelques jours, elle n'avait pas pu utiliser sa place.

Vient le fameux moment... hum... dois-je vraiment en parler ? Allez, il faut bien savoir rigoler de soi de temps en temps, ça ne fait pas de mal. En un mot : débutant. Mais c'est pas de ma faute, j'ai plein d'excuses : 6 mois sans chausser les rollers, 10 mois d'inactivité physique, greffe d'une bouée de sauvetage, des roues pourries qu'accrochent pas... Que des raisons valables non ? 

En bref, quelques 500 mètres plus bas, ne tenant plus, je me suis laissé tomber, tant pis pour les protections. Plus qu'à attendre la voiture balai et à faire coucou à tous les descendeurs passant à ma hauteur.

Bah, je terminerai la journée à filmer. Tout d'abord, recharger la batterie du caméscope numérique. Heureusement, il y a des prises de courant dans les douches du camping. C'est long.

Les batteries rechargées, direction une épingle droite de la descente (pour avoir le meilleur profil de Lionel L. ). La caméra installée, je peux quasiment faire du 360° à suivre les descendeurs. Du joli spectacle. Philippe N., en quad prototype, perd d'ailleurs une de ses roues qui passe devant la caméra. Le pauvre se paie une bonne gamelle.

Je le remonte après le passage des voitures balais et nous tapons la discussion dans la Twingo. Place des Trolles, je dis au revoir à un maximum de personnes et m'en retourne sur Lyon pour manger chez Olivier L.

Vous me croirez ou pas, je n'ai pas arrêter de courrir ce week-end.