Anecdote 10

Strike

Strike, c'est l'histoire de ma première grosse gamelle en descente. Pourtant tout avait si bien commencé cette soirée-là. Nous étions, Claude, Pierre-Louis, Eric, Katia et moi, partis dans les dénivelés du nord lyonnais. Pierre-Louis nous était revenu de chez les para'. Il avait obtenu une semaine qu'il mettait à profit pour rendre visite à toute sa petite famille. Il en a donc profité pour rechausser les rollers et nous accompagner dans les descentes. Il faut dire que le roller lui manquait, lui qui avait l'habitude de descendre à fond la caisse les Carmélites.

Malheureusement pour nous, il eut beaucoup de mal à se décoincer un tant soit peu. Une entorse mal soignée ainsi que la peur de la chute le freinaient dans ses envies. Qu'importe, il descendit quand même et nous avec ! Nous nous fîmes la Duchère et d'autres descentes des environs. Toujours très sympathiques ces descentes lyonnaises !

Pour finir, Katia proposa de se lancer dans les Carmélites. Pas de problème, la voiture prit cette direction et monta par la Ficelle. Arrivés en haut, nous passâmes devant la crèche. Pierre-Louis décida qu'il avait assez descendu pour cette soirée et nous laissa Katia, Eric et moi partir dans la descente. Eric partit en tête tout de go; Katia le suivait et je fermais le petit cortège. C'est en arrivant sur la place Colbert que le drame arriva.

J'avais commencé à rattraper Katia qui n'était pas très loin derrière Eric. Ce dernier venait juste de négocier le premier virage à angle droit de la place. J'étais légèrement en retrait sur la droite derrière Katia. Celle-ci faisait donc l'intérieur de ce virage qui obliquait sur la gauche. Alors qu'elle entamait le virage, elle se mit soudain à déraper accompagnée d'une gerbe d'étincelles provoquée par la platine de son roller frottant contre le sol. L'inertie aidant, elle continua sa trajectoire en droite ligne tout en usant sa jambe droite comme d'un frein. Elle s'arrêta donc peu avant une voiture en stationnement.

Si vous avez bien suivi, à ce moment de l'action, Katia est à terre, Eric est devant et j'arrive sur Katia. Vous vous en doutez, je fus le suivant sur la liste... Plus subtil, plus délicat, plus raffiné, je me suis tapé la voiture en stationnement. Enfin c'est plutôt mon bras qui se l'est tapé. Ma joue, quant à elle, a fait ami-ami avec le macadam. Résultat des courses : un bras qu'a bobo et un coco sur la joue...

Non content d'être laisse pour compte, Eric nous imita. Tout bêtement ! Tout connement ! Dans sa course, Il se retourna pour voir à quoi correspondaient les bruits inhabituelles qu'ils venaient d'entendre. Erreur ! Ce moment d'inattention lui fut fatal et il fit un peu de boxe thaïlandaise avec une autre voiture. Sa carrure ne lui permit pas de remporter ce match et son tibia le lui fit largement sentir.

Claude et Pierre-Louis s'étaient arrêtés derrière nous et étaient venus aux nouvelles. Me relevant sans peine, j'allais derrière la voiture pour prendre la bouteille d'eau et me désaltérer un peu pendant que les deux voitureurs aidaient Eric à qui son tibia ne permettait pas de marcher.

Remis sur pied, je décidais de terminer la descente. Katia fit de même. Arrivés en bas, nous attendîmes quelques minutes. Ne voyant personne arriver, Katia se fit catché dans la ficelle et retrouva Claude et Pierre-Louis qui cherchaient en vain la clé de la voiture... qui se trouvait sur le coffre... pas doués les gars...

Katia fut défigurée à vie : sa jolie cuisse gauche qui s'était sacrifiée n'avait pas aimé l'absence de pantalon ou de tout autre tissu. Eric s'en tira sans trop de souci, son tibia reprenant rapidement ses capacités motrices. Et moi, j'écopais d'un bras un peu diminué qui me laissa un très joli bleu, bien seillant, comme le montre la photo ci-dessous...

Oh la belle bleue !